"Usually when people are sad, they don't do anything. They just cry over their condition. But when they get angry, they bring about a change." - El-Hajj Malek El-Shabazz / Malcolm X. "De manière générale, lorsque les gens sont tristes, ils ne font rien. Ils se contentent de pleurer sur leur condition. Mais lorsqu'ils sont en colère, c'est là, qu'ils portent le changement." - El-Hajj Malek El-Shabazz / Malcolm X.
Saturday, February 27, 2010
« On bosse ici ! On vit ici ! On reste ici ! »
De Jacques Audiard à Riad Sattouf, le cinéma français soutient les travailleurs sans papiers en lutte
Un travailleur sans papiers et un travailleur avec carte de séjour, c’est quoi la différence ? Pas visible à l’œil nu, pas visible même avec une caméra. Et pourtant, ils sont là. Ils travaillent, ils construisent nos immeubles, réparent nos rues, posent les rails de nos tramways. Ils nettoient nos bureaux, font le ménage dans nos appartements, s’occupent de nos malades et des plus vieux d’entre nous. Ils lavent la vaisselle et les cuisines de nos restaurants, s’occupent de la sécurité de nos grands magasins, sont la main d’œuvre secrète de nos agences d’intérim…
Avec ou sans papiers, leurs tâches sont les mêmes. Avec ou sans papiers, les obligations des uns et des autres sont aussi les mêmes : ils payent les cotisations sociales, l’assurance-chômage, la sécurité sociale, les impôts… Comme tout le monde. Alors, quelle est la différence ? La différence, c’est qu’un « sans-papiers » au chômage ne touchera pas d’allocation. La différence, c’est qu’un « sans-papiers » cotisera pour la retraite mais n’en touchera jamais un centime… Les mêmes devoirs, mais pas les mêmes droits. Et cela parce qu’il lui manque un papier, un seul : la carte de séjour.
On peut fabriquer une voiture en Roumanie pour la vendre en France, on ne peut pas délocaliser les métiers du bâtiment ou les services à la personne. Alors on délocalise sur place, on emploie des « sans-papiers ». Un « sans-papiers », c’est d’abord un travailleur sans droits ! Un travailleur qui vit dans la peur d’être expulsé, et qui s’il est licencié, n’a aucun recours mais une seule perspective : la reconduite à la frontière. Cette injustice est insupportable pour qui attache de la valeur à la devise de la République inscrite sur les frontons de nos écoles. C’est pour cela que nous avons décidé de nous mobiliser aux côtés de ces travailleurs, comme nous l’avions fait pour les enfants de « sans-papiers » avec le film « Laissez-les grandir ici ! ».
C’est avec nos regards de cinéastes que nous voulons à nouveau marquer notre solidarité. « On bosse ici ! On vit ici ! On reste ici ! » proclament les travailleurs sans papiers en grève. L’égalité des droits est l’exigence de tous.
Sur son site, RESF, qui lance une souscription en soutien au mouvement, propose en outre un t-shirt reproduisant le dessin de Tardi qui figure en haut de cette page.
De Jacques Audiard à Riad Sattouf, le cinéma français soutient les travailleurs sans papiers en lutte
Simple, fort, efficace : dévoilé ce soir à la Cinémathèque française, le film collectif en soutien à la régularisation des travailleurs sans papiers va être projeté en France dans les salles de cinéma, circuler sur le Net, passer à la télévision.
Signé par 350 personnalités du cinéma francophone, parmi lesquels Chantal Akerman, Laurent Cantet, Mathieu Amalric, Lucas Belvaux, Arnaud Desplechin, Charles Berling, Abdellatif Kechiche, Vincent Lindon, Bruno Solo, Riad Sattouf, Jacques Audiard, Juliette Binoche, Rachid Bouchareb, Claire Denis, Abderrahmane Sissako, il donne la parole à des hommes et des femmes sortis de l’ombre en 2008 pour faire valoir leur droit à être régularisés, et qui poursuivent depuis, à leurs risques et périls, une grève au long cours pour y parvenir.
Filmés en plan fixe, sur leur lieu de travail, ils exposent ici clairement, sans pathos, la situation scandaleuse, injustifiable dont ils sont victimes. Leurs employeurs? L’hôtel Matignon, l’Assemblée Nationale, Bouygues, Monoprix, Franprix, Cora, NafNaf, Etam… Payés avec un lance-pierre, ils cotisent pour tout, sans avoir droit à rien : ni vacances, ni papiers. La peur au ventre en guise d’assurance retraite. Pourquoi? A quelques semaines des régionales, les cinéastes, acteurs et producteurs qui se sont associés à ce film ont voulu porter la question au coeur du débat public.
En 2007, nombre d’entre eux étaient déjà à l’initiative de Laissez-les grandir ici !, un film sur les enfants sans-papiers, réalisé avec le soutien du réseau Education sans frontière, et dont ils espéraient de la même manière qu’il produirait des échos dans la campagne présidentielle.
On n’en perçut guère. Il semble que cette fois-ci, quelques heures seulement après la première à la Cinémathèque, le buzz ait bien pris. Les partis politiques s’en saisiront-ils?
(...)
http://cinema.blog.lemonde.fr/2010/02/23/de-jacques-audiard-a-riad-sattouf-le-cinema-francais-soutient-les-travailleurs-sans-papiers/#xtor=RSS-32280322
Régularisation de tous les travailleurs sans papiers, c’est ce que nous exigeons avec eux.
"On bosse ici! On vit ici! On reste ici!"
envoyé par liberation. - Regardez les dernières vidéos d'actu.
Collectif des cinéastes pour les « sans-papiers »
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