Tuesday, February 23, 2010

Rosita RUCKI-BERNARD Sarcelles, Le 22 février 2010

Madame la Ministre,

En réponse à votre allocution du 19 février 2010 lors du dernier repas du crif à Bordeaux, force est de constater votre allégeance sans faille envers cette organisation. C’est bien vous, Madame la Garde des Sceaux qui faite un amalgame aussi scandaleux que dangereux entre antisémitisme et antisionisme. Si l’antisémitisme est effectivement contraire à mes valeurs morales sachez que je n’attends pas qu’une loi me le rappelle !
Et puisque vous soulignez à juste titre que l’antisémitisme est indigne de l’héritage humaniste de la Patrie des droits de l’homme, permettez-moi de vous rappeler que les campagnes et débats islamophobes menées tambour battant par les politiques de tous bords depuis plus de 7 mois, ne le sont pas moins .
Qu’en est-il du travail de mémoire que la télévision, le cinéma et l’école m’imposent quotidiennement, alors que par vos multiples tentatives d’intimidations vous souhaitez me rendre complice des crimes de guerre reconnus et commis par l’état que vous soutenez ouvertement? Car soyez-en certaine ce travail de mémoire a été si bien entretenu pendant de si longues années, qu’il me permet d’avoir le courage de vous dire STOP ! De quel droit parlez-vous de politique générale en mon nom dans un diner mondain organisé par une organisation ouvertement sioniste !
Non seulement je boycotte Israel et tous ses produits dérivés depuis les avocats jusqu’au dernier membre du betar, parce que je refuse qu’un seul de mes euros contribue au génocide d’un peuple. Mais sachez que je boycotte également la chaine de restaurants Quick, devenue propriété de l’Etat depuis qu’elle a été rachetée par une filiale de la caisse des dépôts et consignations, dans des conditions telles que la Belgique instruit une enquête au moment où je vous écris. Ce même état Français qui encourage jour après jour à l’incitation à la haine raciale, à des divisions entre les communautés qui n’ont pas raison d’être, à faire de l’islam la religion à réformer en attendant de lui donner le coup de grâce !
Résister à l’intolérable n’est pas un crime Madame la Ministre, c'est un devoir, et croyez bien que les paroles de Lucie Aubrac qui a dit que résister devait se conjuguer à tous les temps réveillent des consciences longtemps anesthésiées par les campagnes de désinformations et de censure.
Qu’en est-il Madame la Ministre de ce projet de loi sur la création d’un pôle génocide au Tribunal de Grande Instance de Paris et qui d’après un article paru le 08 janvier 2010 sur le site du crif, après que votre cabinet se soit empressé de rassurer l’organisation qui commençait à se faire du soucis, ne concernerait que les crimes commis au Rwanda ? Les crimes contre l’humanité ne concernent-ils pas l’humanité toute entière? A moins que l’état français et l’organisation « crifiene »considèrent que les palestiniens ne font pas partie de cette humanité ?

Pour en revenir à vos réflexions qui font partie du travail collectif de la mémoire, permettez que je rafraîchisse la votre par la même occasion:

« La France sait ce qu’elle doit à la communauté juive », votre mémoire est-elle à ce point sélective ? 38000 soldats musulmans ont donné leurs vies entre 1914 et 1918, en août 1944, 173000 soldats arabes et africains de confession musulmane se sont battus pour libérer notre pays, 55 000 d’entre eux sont morts pour la France et les juifs de France qu’elle portait en son sein. Que dire des survivants qui se battent encore pour que leurs droits les plus élémentaires à la pension d’ancien combattant soient respectés !

« Tout sera fait pour que la communauté juive puisse se retrouver autour de ses traditions et de ses rites, au sein de la communauté nationale », je veux bien vous croire puisque depuis l’année 2009 les fêtes religieuses de Hanouka peuvent être célébrées avenue de l’Opéra à Paris où encore au champs de Mars, et dans d’autres villes françaises, sans que personne n’y trouve à redire. Que souhaitez-vous de plus? Encore une fois un bel exemple de la laïcité à deux vitesses…

Si je constate en effet que « Tout sera fait, pour que les Juifs de France soient fiers d’appartenir à une Nation généreuse, ouverte, respectueuse des différences.
Fiers de nourrir l’identité de la France, pour qu’elle garde son message universel. » Je constate aussi que dans un même temps tout est mis en oeuvre pour stigmatiser une communauté qui n’a rien demandé, stigmatisée au point que même le programme d’histoire/géo des classes de seconde s’apprête à être remanié en faisant la part belle à l’Occident chrétien, au détriment de l’étude de la civilisation musulmane.

N’enviez-vous pas, Madame la Garde des Sceaux le courage et la liberté de Zineb, cette jeune élève qui a porté comme un étendard un T-shirt Free Palestine après que son professeur d’histoire géo ait fait à la classe entière l’apologie d’israel , un état reconnu comme étant un état assassin?
N’éprouvez-vous pas la même honte que moi, de savoir que son courage et son civisme lui ont valu trois jours d’exclusion de son collège?

En ce qui me concerne Madame la Garde des Sceaux, le temps de l’intimidation est bel et bien révolu et j’invite mes concitoyens de toutes confessions, et qui pensent que la justice française a encore un rôle honorable à jouer dans cette société, à faire appliquer l’article 223-6 du code pénal afin d' empêcher un génocide imminent !

Article 223-6 du code pénal« Quiconque pouvant empêcher par son action immédiate, sans risque pour lui ou pour les tiers, soit un crime, soit un délit contre l'intégrité corporelle de la personne s'abstient volontairement de le faire est puni de cinq ans d'emprisonnement et de 75000 euros d'amende.
Sera puni des mêmes peines quiconque s'abstient volontairement de porter à une personne en péril l'assistance que, sans risque pour lui ou pour les tiers, il pouvait lui prêter soit par son action personnelle, soit en provoquant un secours. »


Je vous prie de croire Madame la Ministre en ma volonté de résister aussi longtemps que ce mot aura un sens.

Rosita RUCKI-BERNARD
SARCELLES

LIBRE DE DROIT

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